Je croyais le voir pour la première fois.
L'océan ne m'avait jamais semblé si bleu.
Il larmoyait, au loin, sous la chape de plomb
De l'insondable horizon.
Le sable s'enfuyait des dunes comme un nuage,
Comme le temps.
Il avait les yeux sombres, il regardait la mer,
Je croyais voir les vagues sombrer sous ses paupières,
Il avait de cette géante le furieux caractère.
J'imaginais le coucher de soleil à travers ses cheveux,
La pâle plage cramoisie par le soir,
L'écume venant mourir à ses pieds.
Je ne sais plus trop ce que je sais.
Chaque soir il fuyait avec la marée,
Bien qu'il ne soit ni rêve, ni réalité,
Je ne sais qu'une chose, c'est que comme la mer,
J'ai pour moi l'éternité,
A contempler la terre
Mais jamais assez près.